Le Kairos.
Le « quantum de temps » : l’instant absolu ?
Raymond Abellio a pu tirer de substantiels développements de cette discontinuité temporelle fondamentale. Dans La Structure absolue 6, il introduit la notion de « quantum de temps », et lui attribue un rôle décisif dans notre façon d’expérimenter et de comprendre le temps. A cette échelle, qui est celle de Planck (les ultimes et plus infimes mesures atteintes par le calcul), l’aspect quantitatif du temps perd sa raison d’être : une durée de 10-34 seconde, ça ne veut effectivement rien dire et ça ne sert à rien. Mais à suivre Abellio – et comme disent les physiciens –, tout se passe comme si ce quantum de temps n’était pas autre chose que l’« instant éternel », cet « éternel présent » dont parlent les traditions et les doctrines initiatiques, ou pour le dire autrement, l’infinitésimale étincelle de temps qui, au nom du principe holographique et fractal qui régit l’Univers, contient la totalité des événements possibles et potentiels qui auraient pu, pourraient ou pourront advenir dans l’Univers (de même que ceux qui sont advenus, adviennent et adviendront), dans un état de simultanéité que la science moderne a commencé à approcher (Erwin Schrödinger et à sa suite, John Bell, Alain Aspect, Nicolas Gisin) mais dont elle peine encore à tirer les implications.
C.C.