Christianisme.
Porteur de valeurs ascétiques, de rupture avec le monde, le Saint est d' abord percu comme un étre libre, détaché de tout lien social et naturel, qui posséde un pouvoir surnaturel, fruit de son mode de vie ascétique, pouvoir qui lui permet d' agir en faveur d' un groupe ou d' un individu. On est Saint par les autres et pour les autres. Les plus vénérés sont ceux qui ont servi le peuple en servant Dieu. Le Saint est l' homme des médiations réussies, celui qui apaise les tensions familiales, sociales ou politiques, celui qui libére des maux du temps, grace a ses pouvoirs thaumaturgiques. Par - dela la mort, par l' intermédiaire de ses reliques, vecteurs de sa puissance surnaturelle ( virtus ) le Saint reste agissant et opére des miracles. Ses pouvoirs sont meme accrus par son entrée dans l' au - dela. Ainsi la Vox Populi n' a cessé de " Faire des Saints ", partant meme parfois, dans une démarche régressive, des signes de la Sainteté pour construire la figure d' un homme de Dieu dont on ne savait rien. Meme lorsque la Papauté, a partir du treiziéme siécle, a pris définitivement le controle de la proclamation de la Sainteté et mis au point la procédure de canonisation, un certain nombre de cultes spontanés, concernant les ermites, des pénitents, des pélerins, des recluses ont persisté au moins jusqu' a la réforme.
P.F.