Les Stoiciens.
Philon le Juif nous a conservé, notamment dans son traité de l' éternité du monde, les éléments d' une polémique que Zénon soutint a ce sujet contre les Péripatéticiens. Il ne contestait pas que la subtance du monde fut éternelle ; mais l' observation lui montrait que des changements se produisent peu a peu a la surface de la terre, sur laquelle agissent le vent et les intempéries ; que les mers reculent, comme le prouve la découverte de fossiles, déja signalée par Xénophon, que les roches s' usent, que la civilisation humaine est toute récente - et sur ce point il était d' accord avec les épicuriens ; toutefois, la solution qu' il adopta a ce sujet s' inspira, non pas, comme la leur, de Démocrite, mais d' Héraclite. Il admit que les faits observés prouvent l' existence de périodes cosmiques, au cours desquelles le monde se forme, puis se dissout. Le feu primitif et Divin - on retrouve ici le souvenir d' Héraclite - donne naissance par condensation a l' air ; puis apparait l' élément humide, germe du monde. La terre alors se dépose au centre, et ainsi l' Univers se met en ordre ( diacosmésis ), atteignant d' emblée la perfection. C' est la une cosmogonie qui rappelle celle des Anciens physiciens d' Ionnie ; elle utilise des " Images déja mille fois employées, déja usées, devenues impersonnelles et toutes prétes a entrer dans le systéme Universel que les Stoiciens révent de donner au monde nouveau."
B.E.