Les Mythes.
Avant - propos.
Au nom de la philosophie : de la mythologie comme réponse aux interrogations des mortels sur la vie bonne.
Des centaines, voire des milliers d' ouvrages et d' articles ont été consacrés a la seule question du statut des mythes grecs : faut il les classer a la rubrique " contes et légendes " ou au rayon religions, du coté de la littérature et de la poésie ou plutot dans les sphéres de la politique et de la sociologie ? La réponse que j' apporte est tout a fait claire : tradition commune a toute une civilisation et religion polythéiste, la mythologie n' en est pas moins d' abord et avant tout une philosophie encore " mise en récit ", une tentative grandiose en vue de répondre de maniére laique a la question de la vie bonne par des lecons de sagesse vivantes et charnelles, habillées de littérature, de poésie et d' épopées plutot que formulées dans des argumentations abstraites. C' est a mes yeux cette dimension indissolublement traditionnelle, poétique et philosophique de la mythologie qui fait tout son intérét et tout son charme pour nous encore aujourd' hui. C' est la ce qui la rend singuliére et précieuse au regard de la myriade infinie des autres mythes, contes et légendes qui, d' un point de vue seulement littéraire, pourraient prétendre la concurrencer.
Laique :
L' adjectif peut ici surprendre tant il y a de dieux dans la mythologie ! Il est pourtant justifié par le fait que la sagesse grecque, telle qu' elle ressort des plus grands mythes, accepte la mort comme un élément indépassable de la condition humaine, de sorte que les dieux n' ont rien ici de la fonction consolatrice et salvatrice qu' ils occupent dans les grands monothéismes : sauf exception rarissime, ils laissent les mortels a leur finitude.
Luc.