éros Et La Littérature .
l' enseignement du phédre et du banquet .
si nous aimons , c' est donc en vertu du souvenir que nous avons de l' idée de la beauté , notre ame étant sans cesse en recherche de ce qui peut apaiser son essentielle nostalgie . et nous n' aimons pas un beau corps pour lui meme , nous chérissons en lui l' incarnation du beau en soi , immuable , absolu . autant dire que - pour que le sentiment amoureux reste vif - nous en arrivons rapidement a aimer - plutot que le corps , sujet a la dégradation et qui ne peut longtemps s' offrir en image de la perfection - l' ame , c' est a dire la part non corporelle , non soumise au temps , de l' étre aimé . " l' amant d' une belle ame reste fidéle durant toute sa vie , car ce qu' il chérit est stable " , lit on dans le banquet . tendant vers l' éternel , l' amour désire moins les ames que les corps , et - le bien étant indissolublement lié au beau - est ému par les belles ames plus encore que par les beaux corps . ainsi l' amour , regardé comme l' émotion provoquée en nous par le beau mais aussi par le bien , nous éléve , de l' attirance éprouvée pour les images terrestres du beau , au désir de chérir les belles ames et in fine a la contemplation du bien en soi .
Michel Brix .