Méditation Initiatique.
La méditation, entendue comme un exercice initiatique, dérange nombre de gens. Tout d' abord celui qui, inébranlablement, se confie encore a la protection de l' Unité Originelle. Il n' a pas cessé de participer au Tout Divin qui embrasse toutes choses. Il ne peut pas comprendre le sens de l' initiation car il reste pénétré du mystére dont l' initiation ouvre justement la porte a ceux qui l' ont perdu. La méditation, exercice initiatique, scandalise aussi l' homme qui s' en tient fermement a ses croyances traditionnelles : " Que m' importe ce que l' on me raconte de l' étre, de la Transcendance, de la Vie surnaturelle - je crois simplement en Jésus - Christ qui m' est présent dans la priére et m' accompagne en toute circonstance." L' effort initiatique trouble tous ceux qui croient la fermeté de leur Foi suffisante pour se passer d' une expérience. Bien plus : le facteur subjectif de toute expérience pourrait porter ombrage a leur Foi, la menacer meme dans son objectivité. La méditation, exercice initiatique, irrite ceux que leur vision de la réalité ferme a l' expérience, recherchée dans la méditation, parce qu' ils se sont confinés dans les limites du rationnellement saisissable. Pour eux, tout ce qui dépasse ces limites est dépourvu de réalité : imagination, simple sentiment ou croyance naive qui passent a coté du réel. La méditation initiatique dérange, enfin, l' homme qui croit pouvoir se passer d' une dimension supérieure. Il se sent capable de maitriser la Vie et ses exigences, naturelles et intellectuelles, grace a ses cinq sens, a son intelligence et a sa force morale. Il lui suffit de faire son chemin dans la Vie par ses propres moyens et de servir la société, avec altruisme, par un travail utile et efficace. Pour ce faire, pense t il, on n' a pas besoin de recourir a une dimension Transcendante. Il faut un certain degré d' évolution et un certain don pour prendre au sérieux la méditation initiatique, y progresser et accomplir ce travail sur soi meme : il faut étre capable de percevoir le surnaturel.
D.