Pythagore.
Il n' est donc pas vrai, comme Chalcidius l' a dit, que Pythagore ait démontré que les maux existent nécessairement, parce que la matiére est mauvaise en soi. Pythagore n' a jamais dit que la matiére fut un étre Absolu dont le Mal composat l' essence. Hiéroclés, qui avait étudié la doctrine de ce grand homme et celle de Platon, a nié que l' un ou l' autre eussent jamais posé la matiére comme un étre existant par lui meme. Il a prouvé, au contraire, que Platon avait enseigné sur les pas de Pythagore, que le Monde avait été produit de Rien, et que ses sectateurs se trompaient quand ils pensaient qu' il eut admis une matiére incréée. La Puissance et la Nécessité, dont il est question dans les Vers placés en téte de cet examen, ne sont point, comme on l' a cru, les sources Absolues du Bien et du Mal. La Nécessité n' est pas plus mauvaise en soi que la Puissance n' est bonne ; c' est de l' usage que l' homme est appelé a en faire, et de leur emploi indiqué par la sagesse ou l' ignorance, la vertu ou le vice, que résulte le Bien ou le Mal. Ceci a été senti par Homére qui l' a exprimé dans une admirable allégorie, en représentant le Dieu des Dieux lui meme, Jupiter, ouvrant indifféremment les sources du Bien et du Mal sur l' Univers. " Aux pieds de Jupiter sont deux vases égaux : de l' un sortent les Biens, et de l' autre les Maux."
F.O.