Mythologie.
Les différentes sortes d' animaux ne cessaient pas de croitre. La mort les surprenait pourtant et gagnait peu a peu du terrain. Les vallons fertiles, ces territoires qui paraissaient créés a seule fin d' accueillir la diversité de la vie, s' emplissaient au bout du compte d' un silence inquiétant qui, aux yeux du Titan, n' était autre que l' antichambre de la mort meme.
Et Prométhée de réaliser que, malgré ces temps de paix, la frontiére entre terre stérile et champs prospéres s' effacait lentement et que les territoires inféconds s' étaient considérablement accrus, laissant de nombreux endroits de l' Univers ou ni animal ni végétal ne seraient en mesure de survivre.
En outre, non seulement le nombre de bétes déclinait, les arbres désormais chétifs se pliaient jusqu' au sol devant la fureur du vent. Leurs fruits avaient rapetissé, étaient devenus chiches et la terre revétait un aspect uniforme.
Dans la plaine ou en haute montagne, et jusqu' au bord de la mystérieuse mer dont les secrets se cachent en dessous de son ondulante surface, partout la terre avait pris une apparence morne avec laquelle ne dépareillait pas non plus le cri répétitif des animaux, comme en écho a la monotonie du paysage et des créatures qui l' habitaient.
Que s' était il passé pour qu' en si peu de temps la vie abandonne les créatures de ce monde et que la terre se transforme en un vaste désert ? C' est que les nouveaux Maitres de l' Univers, les trois grandes divinités, fils du Titan Cronos, avaient complétement oublié les mortels.
S.B.