Mythologie.
Quand le feu traversait le ciel en y imprimant son éphémére sillon, il se mettait a chercher l' endroit ou un foyer venait d' apparaitre et s' empressait de recueillir ce précaire semblant de flamme - branche incandescente, tison ardent. Il le conservait au creux d' un tronc d' arbre mort, a l' intérieur d' une alcove aménagée a partir d' ossements d' animaux. Il protégeait la flamméche comme un trésor dont dépendait bien plus que sa propre vie : il l' alimentait de paille séche, de petit bois, veillant a ce qu' elle ne s' éteigne a aucun prix. Il obligeait les autres a faire de meme, a sauvegarder le feu tant il avait la conviction que dans cette lumiére ardente, ce don que le grand Dieu leur condédait, se trouvait le secret de leur survie.
Quoi qu' il en soit, il arrivait que la flamme s' évanouisse devant eux, faute d' avoir été correctement entretenue par celui qui en avait la responsabilité. Parfois, elle s' éteignait sans qu' ils en saisissent la raison, si ce n' est, croyaient ils, la volonté du souverain des Dieux. Dans ces moments la, l' homme qui regardait le ciel froncait les sourcils et fixait le sol, puis se tournait vers le groupe et l' exhortait avec des éclats de voix sibyllins.
S.B.