Le Stoicisme.
épitecte.
La vie du philosophe stoicien épictéte nous est peu connue. Nous ignorons meme son vrai nom : car le mot épictéte est un adjectif qui veut dire esclave, serviteur. Nous savons seulement qu' il fut esclave d' épaphrodite, lequel était un affranchi de Néron et l' un de ses gardes particuliers. Qui ne connait cette lutte fameuse qui s' engagea un jour entre la tyrannie féroce du maitre et la patience obstinée de l' esclave ? " Vous me casserez ma jambe ", disait l' esclave torturé, et le supplice continuait. La jambe enfin cassa. " Je vous l' avais bien dit " fut la seule plainte, la seule protestation du philosophe. Est ce seulement a la suite de cet accident célébre, qu' il devint boiteux ? Une épigramme Grecque, rapportée par Aulu - Gelle et par Macrobe, nous incline a le croire, sans nous en donner la certitude. Il nous est également impossible d' établir comment et a quel moment il devint libre. On sait que vers l' an 90, Domitien ayant rendu un édit qui chassait les philosophes, il se retira a Nicopolis en épire. Y mourut il ? On en doute, car Spartien nous le donne ensuite comme un familier d' Adrien. Dans tous les cas, cette amitié d' un empereur ne l' empécha point de vivre trés pauvrement. Un jour ( ce fut la seule dépense qu' il se reprocha ), il avait acheté une lampe de fer. A peine l' avait il, qu' un voleur le débarrassa de ce luxe inutile, et le rappela a l' observation de ses propres maximes. La lampe de terre, qui ensuite éclaira ses veilles, eut une certaine célébrité : car, a sa mort, un opulent ami de la philosophie la paya trois mille drachmes.
Henry.