La Providence.
Panorama de la morale stoicienne.
Le constat premier de la morale stoicienne est le suivant : malgré une quéte incessante de bonheur, les étres humains sont fondamentalement malheureux. Ils sont sans cesse frustrés, angoissés, tiraillés, révoltés, inquiets, nostalgiques, décus, rouspéteurs, revanchards. Ils vivent dans le malheur parce qu' ils cherchent aveuglément a acquérir des biens, des situations, des états qu' ils ne peuvent obtenir. Ils marinent dans la poisse, car ils essayent de fuir des souffrances qui restent, malgré leurs dénégations, incontournables. Incapables de vivre dans un état de paix durable, ils oscillent, tels des pantins manipulés, entre la joie et la tristesse. Sans gouverne personnelle, leur équilibre fragile flotte au gré des aléas du sort. Heureux lorsque le destin les favorise, démolis quand il les éprouve. Cet état de mal - étre multiforme indique, de toute évidence, qu' ils ne disposent pas des moyens pour obtenir le bonheur et le conserver. Leur vulnérabilité chronique est la preuve d' une double absurdité : celle de leurs pensées et celle de leur mode de vie bancal. Les grands débarras philosophiques s' imposent.
Serge Provost.