La Théosophie.
L' Idéal des néo - romantiques reposait, et repose encore, sur des idées qui semblent inconciliables d' un point de vue logique. Mais, précisément, ce romantisme se rebelle contre la logique, du moins la logique cartésienne si chére aux francais : par un singulier paradoxe, il se rallie, dans une certaine mesure, aux théories de Kant qui revétent de rationalisme l' examen du surnaturel. Le fondateur de la philosophie critique, considéré comme l' un des plus grands penseurs de tous les temps, exposa de maniére géniale les principes d' une sagesse établie sur la théologie.
Certes, Kant était hostile a l' occultisme. Pour s' en convaincre, il n est que de lire son ouvrage fort curieux intitulé réves d' un visionnaire expliqués par les réves de la métaphysique ( 1766 ). Kant traitait alors assez irrévérencieusement les théories du célébre théosophe suédois Swedenborg. Néanmoins, il qualifiait celui ci de " trés sublime" et ouvrait la voie a une recherche rationnelle de la théosophie. Ses théories aboutirent au projet de paix perpétuelle ( 1795 ), qui servit, et sert encore d' inspiration aux théosophes élevés. Dans cet ouvrage, Kant prona la création d' une fédération d' états libres, liés entre eux par des conventions interdisant la guerre et dirigés par un gouvernement mondial.
Jacques Lantier.