Histoire De La Rome Antique.
Telles sont, en résumé, les principales structures de décision qui prenaient la place de l' absolutisme monarchique, ce qui donc concrétisait, au moins en intention, l' aspiration de chaque Romain a ne jamais dépendre de l' arbitraire d' un seul. Mais ces diverses magistratures ou fonctions s' exercent nécessairement en symbiose avec les grandes assemblées, qui en désignent les titulaires. La premiére de toutes constitue la fine fleur de la société : le Sénat, dépositaire Sacré et source permanente de toute autorité. Sa tutelle s' exerce Urbi, et plus tard Urbi et Orbi : sur la ville ( par excellence ) et sur le Monde Romain. Cette Assemblée n' est autre que la réunion des Patriciens, des chefs des grandes Gentes, chargés de gérer, en bons péres de famille, les Destins de Rome. On les appelle souvent, les Patres Conscripti, les péres conscrits, autrement dit couchés ensemble sur la liste. D' abord strictement aristocratique, le Sénat accueillera prudemment, au début du quatriéme siécle, les premiers Plébéins, qu' on peut imaginer convenablement rentés. Le recrutement des membres, dont le nombre évoluera au cours des ages entre trois cent et mille, est a la discrétion des Censeurs, qui en dressent l' album hiérarchique selon la rigueur, comptable et morale, qu' implique leur fonction. Rien ne se fait sans l' aval du Sénat, qui fonctionne comme Conseil d' Etat : religion, trésorerie, politique intérieure, diplomatie, défense du territoire, et plus tard, gouvernement des provinces. Non que le Sénat dispose a proprement parler des pouvoirs de décision. Il ne gouverne pas ; il ne légifére pas, mais entérine les Lois. Il ne délivre que des senatus- consulta, autrement dit des recommandations. Meme, il ne peut se réunir que sur convocation d' un Consul ou a défaut, du Préteur. Mais son influence est proportionnelle au tonnage économique et politique déplacé par ses membres. C' est au Sénat que se font et se défont les carriéres. Autant dire qu' on ne gouverne pas contre lui.
L.J.