études Grecques.
Socrate pratiquait ainsi la Divination pour son compte et meme pour celui des autres ; il était Prophéte en répétant les avertissements de son Génie, Devin en interprétant les Songes, comme il le fit pour lui meme quelques jours avant sa mort. La Foi en la Mantique n' a recu de Socrate aucune atteinte ; elle a meme été introduite par lui dans la philosophie avec son caractére Surnaturel et mise a la place d' honneur. Le Platonisme héritera de cet esprit religieux en le poussant du coté du Mysticisme, mais les premiers Socratiques furent moins accomodants. Ils rompirent, au profit de la raison discursive, l' équilibre maintenu par le sens pratique de Socrate, et firent table rase de ces croyances Sentimentales. Antisthéne donna le premier assaut au Surnaturel, et Diogénese rua par la bréche avec son sans - géne habituel. Il disait qu' en voyant des interprétes de Songes et des Devins, et surtout les croyants qui les écoutent, il était tenté de considérer l' homme comme la plus sotte créature qui fut au monde. Les Cyniques, qui placaient le Bonheur dans la possession de Soi, n' avaient que faire de tout ce qui tire au dehors l' attention de l' homme et tend a remettre en question son indépendance. Ils ne niaient pas l' existence d un Dieu Invisible ; mais, si sa Providence pouvait, a son gré, conseiller le troupeau des humains, elle n' avait rien a dire au Sage qui savait trouver en lui meme sa Fin et son Bonheur. Ou la Divination n' était qu' une supercherie, ou elle n' était faite que pour des esprits malades.
B.L.