Religion Dans L' Antiquité.
Quand on songe aux négations radicales qu' épicure tirera plus tard des memes principes, on est quelque peu surpris de la facilité avec laquelle Démocrite laisse subsister dans son Univers le surnaturel, a peine déguisé sous des noms nouveaux. Cependant, il faut reconnaitre que le philosophe Addéritain ne peut étre accusé d' inconséquence. Ce penseur, qui aimait mieux, disait il, découvrir une seule cause rationnelle que de devenir roi de Perse, n' a pas du se décider a la légére. Son réalisme l' obligeait a chercher a toutes les idées un objet réel, c' est a dire matériel. La croyance aux Dieux anthropomorphes supposait nécessairement la perception d' images a forme humaine, plus grandes et plus belles que les fantomes émanés des hommes vivants. Démocrite conclut de la a l' existence de ses génies aériens. Les hallucinations et les réves, devant également avoir un objet réel, ces memes génies s' offraient tout d abord a l' esprit comme l' objet en question. Ainsi, les hommes se trouvent commmuniquer avec les génies, et, comme ceux ci ont des facultés supérieures aux notres, ils peuvent nous apprendre ce qu' il nous serait impossible de connaitre sans leur secours. épicure n' a échappé a cette conclusion que par une hypothése toute gratuite. Non seulement il place ses Dieux dans les intermondes, ce qui n' empéche par leurs images d' arriver jusqu' a nous, mais il les suppose absolument indifférents a tout ce qui se passe dans notre monde et n' ayant, par conséquent, rien a nous apprendre la - dessus.
B.L.