études Grecques.
Pour commencer, j' examinerai un aspect particulier de la religion Homérique. Certains Hellénistes estimeront que ce n' est pas dans les poémes Homériques qu' il faut chercher quelque trace d' une expérience religieuse. La vérité, est qu' il n' y eut jamais poéme moins religieux que l' LLiade. On trouvera peut étre cette affirmation un peu trop absolue ; elle refléte pourtant une opinion qui semble étre assez généralement recue. Certains estiment que la prétendue religion Homérique n' avait vraiment rien a voir avec la religion, car, le véritable culte des Grecs avant le quatriéme siécle ne s' adressait presque jamais a ces Lumineuses formes Olympiennes. Ce systéme complétement anthropomorphique n' avait évidemment aucun rapport avec une religion ou une morale véritables. Ces Dieux sont l' invention charmante et gaie d' un poéte.
Mais est ce si évident ? Certes oui, si l' expression " Religion véritable " ne signifie pas autre chose que ce qu' un Occidental cultivé, de nos jours, entend par ce terme. Mais si nous restreignons de la sorte le sens du mot, ne risquons nous pas de sous - estimer, ou meme de négliger tout a fait, certains types d' expériences que nous n' interprétons plus dans un sens religieux, mais qui pouvaient en d' autres temps étre grosses de significations religieuses. Je ne vais pas chercher querelle aux humanistes distingués que j' ai cités, pour les termes qu' ils ont employés. Je désire seulement attirer l' attention sur un type d' expérience évoqué par Homére, de caractére religieux au prime abord, et j' en voudrais examiner la psychologie.
D.