Psychologie Relationnelle.
En revalorisant son image par la critique constante de l' autre, le pervers narcissique renforce ainsi son pouvoir sur lui et réduit son angoisse inconsciente d' abandon. Si l' autre se sent critiquable, imparfait, se justifie pour mériter l' Amour du pervers narcissique, il va devenir de plus en plus dépendant affectivement. Cette dépendance affective installée permet au pervers narcissique de se rassurer par rapport a son angoisse d' abandon inconsciente. Il peut remplir son vide, nier son sentiment d' incomplétude et sa dépendance affective grace a celle de l' autre. En critiquant l' imperfection de la victime, le pervers narcissique se protége du risque de la séparation, car il affaiblit l' autre et le rend dépendant. La victime devient ainsi sa chose en tentant de lui plaire, de le sauver, en s' oubliant totalement pour combler le vide intérieur de son bourreau. La victime se réduisant de plus en plus a rien par induction des sentiments de non - valeur du pervers narcissique, elle permet a celui ci de se prémunir de l' angoisse d' abandon insconsciente qui l' habite et du sentiment de perdre un bon objet en cas de rupture. Perdre l' autre est pour le pervers narcissique un traumatisme terrible, puisqu' il a vécu une carence affective précoce. Il a pu survivre a ce déni de sa personne, en déniant sa souffrance, en niant le vécu d' abandon. Pour maintenir ce déni, il a besoin de poursuivre l' oeuvre de démolition de l' identité de sa proie : la dévaloriser, la culpabiliser, l' insulter, la calomnier, parfois des années aprés la séparation.
Il expulse la colére et la haine d' avoir été dévalorisé et considéré sans importance pour le parent maltraitant, en agressant la victime au sujet de la moindre erreur, de la moindre défaillance de sa part. Il peut ainsi s' épargner le vécu de deuil impossible a l' égard d' un parent qu' il n' a jamais pu idéaliser comme le font tous les enfants a l' égard d' un parent " Suffisamment bon ", comme le dit le psychanalyste Winnicott. Le parent " Suffisamment bon " est en effet assez présent, mais aussi assez absent pour créer un manque, une distance qui permette d' aller voir ailleurs. Le parent abuseur ou rejetant, au contraire, a maintenu la fusion et l' emprise, rendant l' enfant incapable de faire le deuil de son enfance.
C.C.