Essai Sur L' Amour.
Quand un homme posséde une femme qu' il n aime pas, toutes les volontés de la nature sont pourtant obéies, et il est juste qu' il y ait plaisir complet. Il est inutile de chercher l' ame et de scruter la pensée derriére ce masque charmant ou se peint l' attente de la volupté. Deux organismes sont la, préts, et il suffiraient a concevoir sans Amour, et la nature n' en demanderait pas davantage : car, si elle a permis que la femme qui aime concut en se donnant intérieurement a l' aimé avec une force qui est pour elle la seule volupté vraiment compléte et d' ailleurs assez rare, elle a aussi permis que l' engendrement se fit chez des milliers de femmes qu' aucun tressaillement n' en a averties et qui, passives, n' ont été que les dépositaires résignées d' un germe qu' elles ne souhaitaient pas. C' est la le secret des prédilections des privilégiées pour les " Enfants de l' Amour."
M.C.