Aux Origines Chrétiennes.
Les courtisanes, dont l' importance toujours croissante dans la décadence de l' Hellénisme est attestée par les comédies de Ménandre, durent contribuer a répandre en Gréce le gout des religions Orientales. A Athénes, ou la loi imposait le mariage a toutes les citoyennes, les courtisanes étaient toujours des étrangéres ; la plupart venaient d' Asie. Leur richesse les désignait naturellement a l' avidité des prétres mendiants de la Déesse de Syrie et de la Mére des Dieux. La Pythagoricienne Phintys recommande aux femmes honnétes de s' abstenir de ces religions sensuelles, mais les courtisanes, une fois leur jeunesse passée, devaient chercher une consolation dans les pratiques étrangéres qui leur rappelaient leur pays. Les mythes de la Phrygie et de la Syrie avaient presque toujours un caractére obscéne ; le culte de Priape est sorti de cette source. Mais la frénésie des sens a pour réaction naturelle l' ascétisme. Les prétres d' Attys se mutilaient en l' honneur de leur Dieu et a son exemple. Un vague instinct semblait avertir ces religions de femmes qu' il leur fallait subir une épuration profonde pour s' imposer a la conscience universelle. Elles ne reculaient pas devant la torture, pourvu qu' il leur restat la volupté des larmes. L' humanité vieillie rougissait d' elle meme et prenait la chair en dégout ; elle demandait l' Amour idéal, ce dernier réve des courtisanes fatiguées. Quand un Dieu nouveau lui montra la rédemption dans la douleur, la grande pécheresse inonda de parfums les pieds Sacrés du sauveur des ames et les essuya de ses cheveux.
M.L.