Religion Romaine.

On connait mal la religion des plus anciens Romains. La notion meme de numen comme " Interprétation Romaine " du mana mélanésien a été vivement critiquée par Georges Dumezil. Il apparait toutefois que, si les Dieux Romains ne nous sont connus qu' anthropomorphisés, cet état a été le fruit d' une longue évolution. Une analyse de leurs appellations permet parfois de discerner en eux les traces d' un état antérieur. Comme dans le bassin de l' Egée, les hommes ont du honorer d' abord des animaux, des minéraux, des végétaux dans lesquels ils voyaient soit l' incarnation de forces supérieures, soit simplement des symboles divins, sans qu' on puisse par conséquent parler de totémisme ni de Dieux - animaux, objets ou plantes. Un héros - oiseau est connu par la légende Latine : le roi Picus ( pivert ). Le bouc incarnait Faunus et lors des Lupercales du 14 février, en l' honneur de ce Dieu de la fécondité, les Luperques couraient autour du Palatin, le torse nu, les flancs couverts d' une peau de bouc. Dans Jupiter Lapis se laisse reconnaitre le silex qui tue ou la pierre de foudre, comme dans Jupiter Terminus la borne qui délimite. Pline se souvient encore de l' arbre Sacré au pouvoir miraculeux, transporté de la grotte du Lupercal au pied du Palatin sur le Comitium, ou il abrita la louve et les jumeaux Romulus et Rémus : le fameux figuier Ruminal ( Rumina est la Déesse de l' allaitement ). Les bois Sacrés sont tous voués a d' anciennes divinités : telle Furrina sur le Janicule. Certains ont meme donné leur nom aux collines de Rome : si Palatin dérive de Pales, Déesse des troupeaux, le Viminal est le mont des osiers, le Fagutal le mont des hétres et le Querquetual celui des chénes.

G.M.