Histoire De L' Alchimie.
Moins ambitieuse, l' hypothése qui assignerait a l' alchimie une origine premiére dans de vieilles civilisations terrestres, elles, mais qui auraient atteint un niveau technique au moins aussi avancé, sinon plus, que celui développé par l' humanité actuelle dans la seconde moitié du vingtiéme siécle. Un livre célébre, le matin des magiciens, de Louis Pauwels et Jacques Bergier ( 1960 ), avait redonné faveur ( plus : il l' avait véritablement " Lancée " dans le public ) a cette idée fascinante. Mais, aux yeux de l' historien rationaliste, on se trouve bel et bien, avec de telles hypothéses, devant un double infléchissement des réalités archéologiques dument établies : tout d' abord, on croit a la réalité compléte des réalisations si ambitieuses de l' alchimie ; d' autre part, on veut en rendre compte en recourant a l' existence d' un niveau trés développé de la technologie antique, a une époque fort reculée. Malgré certaines trouvailles troublantes, nous ne sommes pas devant une évidence scientifique qui entrainerait l' adhésion automatique de l' historien. Bien que des savants éminents en aient certes admis la possibilité, comme - l' exemple est significatif - l' illustre savant britannique Frederick Soddy, l' un des pionniers de la physique nucléaire ( c' est lui qui découvrit les isotopes et leur donna leur nom ). Dans son livre intitulé le Radium, interprétation et enseignement de la Radio - Activité, il ne craignait pas d' écrire : " Il ne faut pas un grand effort d' imagination pour arriver a voir, dans l' énergie, la vie meme de l' Univers physique ; et on sait, aujourd' hui, que c' est grace a la transmutation que jaillissent les sources premiéres de la vie physique de l' Univers. Cet antique rapprochement du pouvoir de transmutation et de l' élixir de vie n' est il donc qu' une simple coincidence ? Je préfére croire que ce pourrait bien étre un écho venu de l' un des nombreux ages ou, dans les temps préhistoriques, des hommes ont suivi, avant nous, la route meme que nos pieds foulent aujourd' hui. Mais ce passé est probablement si reculé que les atomes qui en furent contemporains ont littéralement eu le temps de se désintégrer totalement."
H.S.