Mythologie.
Cette nuit la, il n' était pas sorti de la caverne. Au - dehors, il soufflait un vent violent et, au loin, les mugissements du taureau céleste faisait taire l' agitation de la terre. Tous tremblaient devant ce signe du Dieu de la tempéte, le rassembleur de nuages, celui que l' on invoquait avec un chapelet de sons qui imitaient le tonnerre accompagnant l' aveuglante lumiére du divin foudre. Ils se regroupérent, se collérent les uns aux autres, formant une armure de chair, ils priaient la divinité de l' éclair, ce Dieu féroce qui, depuis les nuages, faisait pleuvoir sur les créatures terrestres et semait la ruine a l' aide de son foudre dévastateur. Ah ! Ah ! criérent ils en choeur, secouant les bras, inclinant la téte, implorant le Ciel pour que s' éloignent vite ces grondements venus d' en haut.
Alors que la colére du Dieu se répandait sur la terre, l' homme qui observait le ciel nocturne demeurait vigilant, dans l' expectative. Il avait compris que le foudre de Zeus ne détruisait pas seulement la terre, calcinant la végétation et les animaux, mais qu' aussi, lorsque l' arme divine s' abattait sur le sol, elle en faisait jaillir des flammes qui se nichaient dans les branches des arbres, dans le jonc des berges ou encore la broussaille des fourrés. Ainsi la face de l' homme s' éclaira t elle, comme illuminée de l' intérieur. Cette brillante pensée le réconforta et alimenta sa réserve d' espérance. Il accourut alors vers des lieux surélevés afin de mieux observer les points ou le feu descendu du ciel avait allumé des foyers. Il surveillait, concentré, tendu - tous ses sens étaient sur le qui - vive - et, par son extréme vigilance, il forcait les autres a avoir l' oeil au guet, a étre a l' affut du moindre indice de fumée qui révélerait la présence du don du Dieu des tempétes.
S.B.