L' Imagination.
Il est impossible d' énoncer la définition cartésienne de l' imagination sans étudier préalablement les relations entre celle ci et les passions de l' ame. Descartes qui refuse l' idée d' une équation entre passions et bassesse considére les passions et les actions de l' ame comme des pensées ( c' est la conséquence logique d' une ame indivisible ). La seule différence entre ces deux sortes de pensée résulte du pouvoir qu' a l' ame sur elles : l' action est une volonté, la passion aussi ; mais c' est une volonté sur laquelle l' ame n' a pas toute puissance, soit une perception. C' est un paradoxe, mais l' activité de l' ame est volonté ; c' est la son nom en tant qu' elle est active. Descartes opére cependant une division de la volonté : il y a la volonté dont le terme est un objet extérieur, matériel, et celle dont l' objet est dans l' ame elle meme. Cette distinction permet de comprendre quelles sont les fonctions de l' ame : celle ci forme la cause en des imaginations qui n' ont pour cause que le corps. Comment l' imagination, qui est un mode de penser, peut elle avoir le corps pour cause ? Simplement parce que ame et corps sont liés. Cette union est trés obscure car la relation de causalité, supposée par la théorie de la glande pinéale entre l' ame et le corps, n' est pas distincte. C' est ici que surgissent l' aspect problématique du statut de l' imagination et l' induction pathologique de sa définition.
C.F.