Mythologie.
A l' intérieur, il faisait trés froid. Les parois de la caverne retenaient l' eau de la condensation, formant une mousse humide et dense, chargée de goutelettes givrées. Ils se faufilérent prudemment, sursautant a chaque son, craignant d' étre surpris par un des fauves qui peuplaient le monde et s' attaquaient aux étres faibles comme eux. Ils tournoyérent autour de l' homme qui était entré en premier, se blottirent les uns contre les autres et restérent soudés, espérant ainsi se transmettre chaleur, confiance et sécurité. Ils n' étaient plus qu' une bande disparate et informe. Grelottant de froid, tremblant de peur, ils avaient le regard exorbité, l' oreille dressée, a l' affut, les membres recroquevillés, comme s' ils s' étaient rendu compte que cette caverne était autre chose que ce qu' elle donnait a voir : les entrailles d' une mére hostile.
Peu a peu, la nuit s' empara du monde. Les derniers vestiges de la Lumiére vespérale s' étaient estompés et a l' intérieur de la grotte régnaient désormais l' obscurité et le silence. On percevait seulement la respiration ténue de ces hommes qui essayaient de se rendre invisibles.
B.S.