Pythagore.
Le précepte.
Si la critique contemporaine, par une discussion sévére des textes, et grace a des méthodes et a des habitudes de précision nouvelles, a fait mieux connaitre les doctrines philosophiques de l' Antiquité, elle se montre de moins en moins curieuse du détail moral, qui pourtant donne a ces doctrines leur véritable caractére et leur prix. Dans les deux derniers siécles au contaire, c' étaient précisément les maximes, les préceptes qu' on cherchait dans les livres des vieux sages. On leur demandait, non une théorie abstraite et générale, mais, disait on alors, une nourriture spirituelle. On lisait naivement Sénéque comme on lisait Nicole. En cela, nos péres, sans étre aussi exactement instruits que nous, entraient mieux peut étre dans l' esprit des anciens, dont la philosophie morale prétend surtout servir a la conduite de la vie et remplir le role que, dans les temps modernes, s' est réservé la religion. On était tout préparé au dix septiéme siécle a lire ainsi les philosophes paiens par les habitudes de la méditation pieuse ; meme les lecteurs les plus profanes se plaisaient aux belles sentences, ne fut ce que pour avoir l' occasion de rentrer en eux memes et de se mieux connaitre, ce qui était alors le supréme plaisir des délicats.
Martha.