Le Stoicisme.
C' est en disparaissant comme mouvement philosophique actif que le stoicisme a dépassé sa contingence historique et est devenu partie intégrante de la culture commune. En outre, il a connu de multiples résurgences, notamment a la renaissance. Dés cette époque, sa résurgence est inséparable d' une lecture de textes et d' une tentative de reconstitution de la doctrine des fondateurs. L' émergence d' un concept non doctrinal du stoicisme a donc accompagné la redécouverte par les érudits du stoicisme historique.
Historiquement comme conceptuellement, il n' y a donc pas un stoicisme, mais plusieurs : il y a le stoicisme ordinaire, comme une forme de patience, d' endurance et d' insensibilité, ou comme attitude existentielle, il y a le stoicisme comme école philosophique de l' Antiquité, avec une histoire institutionnelle et il y a les avatars philosophiques de la doctrine, de l' Antiquité jusqu' a nos jours. Mais qu' il y ait divers stoicismes ne signifie pas qu il n' y a pas une essence commune a tous ces stoicismes.
Le " stoicisme " au sens populaire du terme a lui meme une certaine légitimité car, dés l' Antiquité, le stoicisme n' est pas un systéme purement théorique. Comme le dit épictéte, " Si quelqu' un me dit : " Explique moi comment lire Chrysippe ", je rougis si je ne peux pas montrer des actes semblables aux propos de Chrysippe et en harmonie avec eux."
A bien des égards, le stoicisme comme attitude existentielle fait donc partie du stoicisme comme doctrine philosophique dés l' Antiquité. Aussi la compréhension de la nature profonde du stoicisme en tant qu' attitude existentielle est elle inséparable de la compréhension du stoicisme en tant que mouvement philosophique de l' Antiquité.
Gourinat.