La Providence.
1) - 2 La providence et le mal.
D' une maniére générale, il faut affirmer que le mal est le défaut de bien ; et ici - bas, il y a nécessairement défaut de bien parce que le bien est ailleurs qu' en lui meme ; le sujet en qui est le bien, produit le défaut, parce qu' il est différent du bien, et qu' il n' est pas bon. C' est pourquoi les maux sont indestructibles : c' est que par rapport au bien il y a des étres inférieurs des uns aux autres, et que tous ces étres différents du bien, tout en ayant en lui la cause de leur existence, deviennent ce qu' ils sont en s' éloignant de lui.
Mais pourquoi des états contraires a la nature chez l' honnéte homme, et des états conformes a la nature chez le méchant ? Comment il se fait que les vicieux obtiennent si souvent tous les avantages auxquels on attache tant de prix ( richesse, honneurs, etc ) et que les hommes vertueux aient une condition contraire. " Tout cela nous fait douter ; comment pareilles choses arrivent elles s' il y a une providence ?"
Pour répondre a cette question ou objection contre la providence, il faut remarquer premiérement que le bien que nous cherchons ici - bas est dans un étre multiple : un étre qui est mélangé de mal. Faudrait il accuser Dieu de l' avoir fait méchant ? Plotin n' en croit pas. Qui alors accuser dans ce cas ? Faut il accuser l' homme ? L' origine du mal se situerait elle plutot dans l' homme, étre raisonnable et corporel ? C' est ici que Plotin va introduire le concept de liberté pour plaider la cause de la providence divine.
La liberté est fondamentale.