Paul Tillich.
Tel est le point de départ de l' analyse de Tillich. Aprés avoir noté les différentes significations du courage chez Aristote et Thomas d' Aquin, il s' arréte longuement a Spinoza en qui il reconnait le plus génial représentant du néo - stoicisme de la renaissance. Spinoza estime que c' est leur effort de persévérance qui constitue l' essence des choses. Et cet effort est puissance d' affirmation. Avec Spinoza, il ne faut donc plus parler d' étre, mais de puissance d' étre. Une telle définition est riche d' implications. C' est ici que nous retrouvons le courage. L' effort de persévérance de l' homme s' identifie a la vertu qui est la puissance d' agir en vue d' affirmer son étre propre. Le courage n' est plus un accident affectant l' étre d' un coefficient de perfection supplémentaire, il en est la substance meme. Et c' est pourquoi l' éthique de Spinoza est essentiellement une ontologie.
De l' affirmation de la puissance d' étre a l' affirmation de la volonté de puissance, il n' y a qu' un pas. Tillich le franchit en soulignant, au passage, l' importance des philosophes qui unissent Spinoza a Nietzsche, en particulier : Boehme, Schelling et Shopenhaueur. Il remarque a ce propos que la volonté de puissance Nietzschéenne n' est pas une volonté de type psychologique, ni une puissance de caractére sociologique. Elle désigne au contraire, l' impérative mise en oeuvre des facultés humaines nécessaires a la victoire de l' esprit sur la servilité, le mensonge et le non - étre.
Leroux.