Les Mythes.
Avant - propos.
Pour bien saisir cette articulation entre mythologie et philosophie, pour mesurer la signification et l' ampleur des lecons de vie qu' elles vont toutes deux délivrer, chacune a leur maniére mais non sans liens entre elles, il faut partir de l' idée qu' aux yeux des grecs le monde des étres conscients, des personnes, se divise avant toute chose entre mortels et immortels, entre les hommes et les dieux.
Cela peut paraitre évident, aller de soi, mais si l' on y réfléchit un instant, on comprendra qu' en vérité mettre ainsi au coeur d' un genre littéraire la question de la mort n' a rien d' anecdotique. La principale caractéristique des dieux, c' est qu' ils échappent a la mort : une fois nés ( car ils n' ont pas toujours existé ), ils vivent pour toujours et ils le savent, en quoi il sont selon les grecs des " bienheureux." Bien sur, ils peuvent avoir de temps a autre des ennuis, comme ce pauvre Héphaitos ( vulcain ) , par exemple, lorsqu' il découvre que sa femme, la sublime Aphrodite, déesse de la beauté et de l' amour, le trompe avec son collégue de la guerre, le terrible Arés ( mars ). Les bienheureux, parfois, sont malheureux ! Ils souffrent comme les mortels, éprouvent comme eux des passions - l' amour, la jalousie, la haine, la colére.........Ils leur arrive meme de mentir et d' étre punis par leur maitre a tous, Zeus. Mais il est au moins une souffrance qu' ils ignorent, et c' est sans nul doute la plus funeste entre toutes : celle qui est liée a la peur de la mort, car, pour eux, le temps n' est pas compté, rien n' est définitif, irréversible, irrémédiablement perdu - ce qui leur permet d' affronter les passions humaines avec une hauteur de vue et une distance auxquelles nous ne saurions prétendre. Dans leur sphére a eux, tout peut finir un jour ou l' autre par s' arranger..........
Luc.