Les Platonismes A La Renaissance.
Avant - propos.
Et l' auteur de célébrer cette union de pallas et de thémis, le concours entre philosophie et religion étant indispensable, " pour que les perles précieuses de la révélation ne soient pas manipulées par les ignorants." On pourra alors s' interroger sur l' origine d' une illumination ou semble converger, philosophie aidant, tous les feux de l' orient. Le sol divinus de ficin peut évoquer le sol invictus de julien, les cultes de mithra, pourquoi pas de la perse ou de l' ancienne égypte. Les platonismes vont jouer ici leur role interprétatif : on verra ficin aller de platon a jamblique, c' est a dire d' une discontinuité franche entre le soleil sensible ( oratos ) et le soleil intelligible ( noetos ) a la recherche d' un milieu, le soleil intelligent ( noéros ), chargé de rétablir la continuité entre les deux mondes. Or le " monde intelligent " accueille pour jamblique les divinités de l' olympe. On ne sera pas étonné de voir julien dans son discours sur hélios - roi recourir a cette médiation pour sauver l' univocité du mot " lumiére." Il est manifeste que lorsque ficin, dans de lumine, enchaine visible, rationnel, intelligible et divin pour traduire l' unité d' un meme rayonnement, il se souvient du commentaire qu' il avait donné du discours de julien. Connaissait il l' ammonios de zacharias, ou l' évéque de mityléne rappelait le caractére symbolique de la figure de style qui fait du christ la " lumiére du monde ?" Reste que l' inspiration johannique est trés présente dans la théologie platonicienne. La lumiére ficinienne est incontestablement celle du prologue de jean, qui se présente, rappelons le, comme une reprise du livre de la genése. Reprocherait on a ficin d' avoir trop métaphorisé ? Toujours est il que la pia philosophia, induite de la lecture de platon, sert de crible dans l' interprétation des theologi - prisci ou platonici - dialectiquement ordonnés a un meme principe qui les distribue et les différencie, nous gardant de tout syncrétisme.
Magnard.