Fabre D' Olivet.
deuxiéme examen.
un philosophe chrétien ne pourrait pas , sans se parjurer et sans commettre une affreuse impiété , fléchir en chine le genou devant kong - tzée , ni offrir son encens au chang - ty ou au tien ; il ne pourrait pas rendre aux indes son hommage a krishnen , ni se présenter a benarés comme un adorateur de vishnou ; il ne pourrait pas meme , quoique reconnaissant le meme dieu que les juifs et les musulmans , se méler a leurs cérémonies , ni ce qui est bien plus , adorer ce dieu avec les ariens , les luthériens ou les calvinistes. cela tient a l' essence meme de son culte. un philosophe pythagoricien ne reconnaissait point ces barriéres redoutables , qui parquent pour ainsi dire les nations , les isolent et les rendent plus qu' ennemies. les dieux des peuples étaient a ses yeux les memes dieux , et ses dogmes cosmopolites ne condamnaient personne a la damnation éternelle. il pouvait d' un bout a l' autre de la terre , faire fumer l' encens sur l' autel de la divinité , sous quelque nom , sous quelque forme qu' elle fut adorée , et lui rendre le culte public établi par la loi.
Fabre D' Olivet.