éros Et La Littérature .
l' enseignement du phédre et du banquet .
le discours de diotime , rapporté par socrate dans le banquet , assimile pareillement l' amour a la recherche de quelque chose dont nous sommes dépourvus . éros serait né de poros et d' une mendiante , pénia . ainsi , éros tient de ses deux parents : il est dénuement , indigence , vie vagabonde , inquiétude , pauvreté , mais il posséde aussi une nature inventive et astucieuse qui lui permet de combler le manque essentiel dont il souffre . en effet , concu lors d' un festin donné en l' honneur de la naissance d' aphrodite , éros se confond tout entier avec la recherche de la beauté . le désir essentiel qui le caractérise , et qui nous caractérise tous aprés lui , est le désir de la beauté . or , cette aspiration est fondamentale , nous le savons : le beau est une des valeurs absolues dont se souvient intuitivement notre ame et vers lesquelles tendent nos sentiments . le phédre fait l' éloge de la passion amoureuse , qui nous éléve du sensible vers l' intelligible , tandis que le banquet fait d' éros , non un dieu , mais un démon ( daimon ) , c' est a dire un étre intermédiaire assurant la liaison du fini et de l' infini . le délire amoureux , induit par le sentiment du beau , est un don divin et " celui qui ressent ce délire et se passionne pour le beau , celui la est désigné sous le nom d' amant " : indifférent aux affaires d' ici - bas , l' amoureux a toujours les yeux levés vers le ciel et - a travers la femme qu' il chérit - il se ressouvient de la beauté véritable qu' il a entrevue au ciel .
Michel Brix .